Définition

 Le reflux gastrique est provoqué par un dysfonctionnement du sphincter oesophagien, clapet situé à la jonction de l’oesophage et de l’estomac. Il provoque des remontées acides venant de l’estomac et se déplaçant vers l’oesophage. Ce sphincter, véritable valve protectrice, empêche normalement le contenu de l’estomac de remonter dans l’oesophage. Lorsqu’un dysfonctionnement existe, le sphincter peut laisser passer des sucs gastriques de l’estomac vers l’oesophage.

 

Symptômes

Ils se traduisent souvent par des brulures derrière le sternum.

Il peut également y avoir des régurgitations. Certains aliments remontent de l’estomac vers la bouche.

Cela peut parfois aller jusqu’aux vomissements.

Le patient peut également ressentir un gout désagréable dans la bouche.

Les régurgitations peuvent avoir lieu à tout moment mais sont prépondérantes après les repas (copieux, riches, lourd, gras, industriels, acide).

L’acidité gastrique importante la nuit et la position allongée peuvent favoriser le reflux nocturne.

Ce type de reflux peut être asymptomatique. Mais s’il est récurrent il peut entrainer un enrouement ou des maux de gorges persistants !

 

Tout ceci est expliqué par les spécificités anatomiques et physiologique de cette région.

 

ANATOMIE

           Jonction œsogastrique (oesophage – estomac)

C’est une très petite zone de haute pression entre l’œsophage de l’estomac. La pression résulte de l’activité des muscles lisses du bas oesophage correspondant au sphincter inférieur de l’œsophage (SIO), localement épaissie, et des contractions diaphragmatiques (muscle diaphragme = muscle de la respiration situés au-dessus du foie et de l’estomac).

Elle peut être renforcée par la stimulation du système nerveux sympathique, la toux et la pression abdominale.

Toute déglutition est normalement suivie après une seconde d’une relaxation pendant 6 à 8 secondes du SIO. La relaxation est permise par le système nerveux (Sympathique / Parasympathique).

Des relaxations transitoires du SIO indépendantes de la déglutition peuvent être déclenchées par la distension gastrique et la stimulation pharyngée. Elles sont à la base du réflexe d’éructation et constituent un des éléments déterminants de la physiopathologie du reflux gastro-œsophagien pathologique.

 

         Le complexe anti-reflux du bas oesophage.

DISPOSITIFS ANATOMIQUES

  • Pince diaphragmatique (action du diaphragme autours de l’oesophage)
  • Angle aigu de HIS entre l’oesophage et l’estomac (coude)
  • Partie distale de l’oesophage dans l’abdomen.

 

LA ZONE DE HAUTE PRESSION DU SIO (sphincter inférieur de l’œsophage)

Ce sphincter, particulièrement important situé à proximité du diaphragme se retrouve entre le thorax et l’abdomen, c’est donc une zone en haute pression.

Les relaxations spontanées transitoires du SIO (survenant en l’absence de déglutition) ou une hypotonie du SIO favorisent également la survenue du reflux gastro-œsophagien.

Ce que l’on appelle plus communément béance cardiale. En effet, en bas de l’œsophage existe un sphincter qui est normalement fermé et qui se relâche à chaque déglutition pour laisser passer le contenu dégluti.

Cependant, chez certaine personne, ce sphincter est béant – ouvert. Alors il faut revoir les habitudes qui ont pu créer ce dysfonctionnement, notamment au niveau de la routine alimentaire. Vitesse des repas, mastication…

 

LES FACTEURS DE RISQUE

 

Hernie hiatale (remontée d’une partie de l’estomac au sein de l’orifice diaphragmatique).

Béance cardiale.

Stress est son retentissement sur le système nerveux et la respiration.

Certaines Hypertonies musculaires (bruxisme, linguale…)

 

PREVENTION ET TRAITEMENT

      1) L’alimentation

Comme nous l’avons vu plus haut, certains types de comportements alimentaires ont tendances à favoriser le RGO. Hippocrate le disait, que ton alimentation soit ton premier médicament. Et il avait raison ! (A ne pas prendre aux mots ! Un médicament est une substance souvent chimique qui agit sur une pathologie. On parle bien évidemment là d’une action préventive…)

Gardons à l’esprit que plus le repas sera léger, moins de temps il sera normalement « stocké » dans l’estomac et plus il sera facile à digérer.

Parlons également de la première étape souvent négligée de la digestion : la mastication.

Notre faim et notre corps qui réclame et souvent trop forte pour prendre le temps d’ingérer calmement un bon repas. Nous avons souvent envie de « colmater la brèche » pour se sentir mieux. Hors ce genre d’habitude augmente globalement l’acidité gastrique.

Lors de la mastication les dents permettent de rendre la nourriture dans un état beaucoup moins solide que dans l’assiette. Elles cassent les aliments et la salive est sécrétée pour s’imprégner au bol alimentaire et ainsi en faciliter le transport dans l’œsophage. Les enzymes contenues dans la salive amorcent le travail que devra effectuer l’estomac.

Le reflux est d’autant plus important si on néglige cette étape !

N’oublions pas que chaque personne/ individualité est différente.

Des comportements s’assimilant très bien à certains ne peuvent pas forcément correspondre à d’autres.

Une des qualités principales pour calmer ce genre de « pathologies » et la propre écoute de son corps. Qu’est-ce qu’il me correspond ? Qu’est-ce que mon corps apprécie ?

 

➜ Plus d’informations en audio 🙂

 

Astuces alimentaires  :

  • Eviter de boire trop d’eau pendant les repas
  • Ne pas manger des fruits à la fin des repas
  • Eviter de mélanger le cru et le cuit (carotte rapées, tomates + steak)
  • Il peut être souvent nocturne (position allongée et acidité estomac augmentée la nuit)

 

     2) Calmer et harmoniser le SNA (Système Nerveux Autonome)

Déjà retrouver des comportements alimentaires plus sains vont jouer ce rôle après plusieurs semaines. Au temps peuvent se rajouter des exercices de respiration profonde.

Comment calmer ou harmoniser le système nerveux sympathique (indépendant de notre volonté) = technique de respiration // Ca marche !

 

     3) L’ostéopathie

En travaillant l’ensemble des tensions mécaniques pouvant s’exercer dans la zone (estomac, foie, angles coliques, côtes eet poitrine) et ainsi faciliter les échanges et la mobilité entre ces différentes structures.

L’estomac est palpable en partie et il en est donc facile de travailler mécaniquement ses différents moyens d’union afin de mieux redéfinir son environnement. Il est donc possible de le tracter vers le bas.

Il est également possible de travailler les vertèbres correspondantes pour avoir une stimulation nerveuse. (vertèbres thoraciques moyennes). Le cerveau pourra alors trouver plus facilement des solutions pour la zone.

Il est également possible d’identifier et de travailler des tensions au niveau de l’œsophage et du sphincter inférieur de l’oesophage au travers le sternum.

Le travail des nerfs vagues pour équilibrer l’axe cerveau – intestin.

Et plein d’autres choses…

Le travail de la structure aura un impact sur la fonction et inversement (comportement alimentaire sur la structure).

 

     4) Le sport et la respiration 

Pour faire travailler le diaphragme ! Course à pied, cohérence cardiaque, méditation…

Je vous donne ci-joint un petit exercice à réaliser

➜ Méditation pour la santé de votre estomac (Youtube)

 

     5) La périnatalité

Les reflux peuvent également se retrouver plus facilement chez les femmes enceintes (compression mécanique sur la partie inférieure de l’estomac) et chez les nourrissons (immaturité sphincter de l’estomac, alimentation, pôle émotionnel).

 

 

Pour aller plus loin, je vous invite à découvrir mon premier livre sur la digestion, vous en découvrirez d’avantage sur le reflux gastrique et plus globalement sur la sphère intestinale. Vous y trouverez notamment des exercices guidés pour calmer le stress de l’estomac et combattre le reflux : https://syntoni.life.

Tous ces exercices sont bien-évidemment complémentaires à l’ostéopathie.